Entreprises et Alumni
Donner une nouvelle vie à vos vieux meubles, c’est le pari relevé par Vincent Marsaudon. Rencontre avec cet ancien de l’ISC, fondateur de la start-up Refectio.
Tout commence lors du déménagement de la vieille maison familiale après le départ en EPHAD des deux grands-parents de Vincent. La bâtisse regorge de meubles dont personne ne sait vraiment quoi faire. Entre valeur sentimentale et démarche vertueuse, le jeune homme ne peut se résoudre à bazarder tables et armoires. Pourquoi ne pas les vendre?
“Je me suis rendu compte que personne n’était intéressé par ces meubles, tout simplement parce qu’ils étaient assez moches à vrai dire”, reconnaît Vincent, dans un souvenir amer.
Une amertume qui laisse vite à la place à une intuition : et si l’on essayait de remettre ces meubles à neuf? Après tout, il s’agit de meubles de qualité qui n’attendent peut-être qu’un lifting bien pensé pour retrouver une nouvelle jeunesse. Refectio est né et c’est le début d’une aventure entrepreneuriale pour l’ancien de l’ISC Paris qui ne tarde pas à quitter son job de consultant et se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.
Quand il se lance, Vincent le fait à petit pas. Il teste d’abord son idée auprès d’artisans qui se révèlent vite emballés par l’idée de commandes nouvelles pour remettre à neuf du mobilier ancien. L’enthousiasme vient également de l’entourage de Vincent. L’idée est simplissime à vrai dire. Une évidence pour laquelle l’engouement est immédiat. Au croisement de la valorisation de l’artisanat et du cycle de vie des produits, le service proposé par Refectio s’inscrit en droite ligne d’une économie qui se niche au cœur des besoins et des envies de ceux qui voient le monde de demain comme un recours aux solutions les plus basiques et les plus vertueuses.
Comment expliquer alors que le taux de commande tarde à décoller dans les premiers temps? Vincent nous livre son analyse “Il y a bien sûr le fait de lancer un produit, cela prend du temps avant d’être connu. Mais il y a aussi le prisme du changement de ses habitudes, moins simple qu’il n’y paraît“.
En d’autres termes, le jeune barbu évoque les early adopters pour qui le changement reste indolore. Pour la majorité d’entre-nous par contre, le changement de ses habitudes est un process “qui vient bouleverser une zone de confort où l’on maîtrise son environnement, une façon de faire. A long-terme, ce changement est bénéfique, mais il est parfois difficile à gérer dans un premier temps”, explique-t-il.
La réponse de Vincent se trouve alors dans une démarche avant tout pédagogique.
L’approche adoptée par Vincent va s’orienter autour d’une mise en perspective du cycle de valorisation des produits “Recycler un produit, un meuble que l’on utilise pas, c’est génial. Mais n’existe-t-il pas déja des solutions, avant même d’en arriver à cela?”. Vincent en est convaincu, le recyclage ne doit pas être une solution unique, “jeter un produit ne doit être qu’un ultime recours pour chacun de nous. Moi j’interviens pour proposer une option en amont de l’acte de mettre un produit à la benne”. Proposer une alternative simple, accessible, attractive, permet d’engager chacun dans une démarche de changement de ses habitudes.
Refectio poursuit dès lors sa progression. Une levée de fonds est prévue pour accompagner le développement d’un service qui a compris que valoriser des produits est sans doute le meilleur moyen de sensibiliser chacun. Peut-être regarderez vous désormais d’un œil différent le guéridon de belle-maman dont vous ne savez que faire?…
UN LIVRE, UN FILM
Fourmiz, (oui je sais un peu vieux haha). Mais je trouve ce film vraiment plein de sens, où une fourmi ouvrière se pose des questions sur sa raison de vivre et décide de changer, et d’enclencher un changement dans sa fourmilière.
Cette fourmi devient soldat à la place d’un soldat, se marie avec une princesse alors que ce n’est pas sa place etc… Je trouve que c’est un dessin d’animation qui, vu avec un œil d’adulte, m’inspire vraiment le changement et le questionnement sur ce qu’on vit.
UNE PERSONNE, UNE ORGANISATION