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Interview de Jean-Christophe Hauguel, directeur général de l’ISC Paris

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Dans cette interview, Jean-Christophe Hauguel, directeur général de l’ISC Paris, revient avec nous sur son parcours jusqu’à l’ISC Paris, sa vision du poste de directeur général d’une école de commerce et donne des conseils aux étudiants qui souhaiteraient occuper un jour un poste de CEO

Qui êtes-vous ?

Je suis Jean-Christophe Hauguel, directeur général de l’ISC Paris.

Mon parcours universitaire a été consacré à l’étude de l’économie à travers une licence, un master et un doctorat, à l’université de Rouen puis à la Sorbonne. Pour ma thèse, je me suis intéressé à la question de la gestion des crises financières et des crises systémiques. Sujet de prédilection que j’ai continué ensuite d’approfondir après la thèse, et même encore aujourd’hui alors que j’ai mis entre parenthèses mes activités de recherche.

Professionnellement, outre quelques stages et expériences assez rapides en entreprise, je dirais que monparcours a été essentiellement académique. J’ai démarré comme enseignant-chercheur. J’ai pu donner cours dans des structures assez diverses : universités, écoles de commerce, mais aussi écoles d’ingénieur. J’ai toujours cherché à enseigner l’économie à tous les niveaux et auprès de public très divers. Cela m’a amené à faire des cours en alternance, en formation continue, en première année post bac ainsi qu’auprès de doctorants. C’est quelque chose qui m’intéresse beaucoup, le fait de comprendre les besoins d’un public et de m’y adapter. Plus précisément, j’ai enseigné différents champs de l’économie, notamment la macro et la micro-économie, l’économie industrielle, etc.

En plus de l’enseignement, la première partie de ma carrière a aussi été largement occupée par la recherche. J’ai ainsi publié des articles académiques et j’ai fréquemment participé à des colloques nationaux et internationaux.

Après quelques années, je me suis fidélisé auprès d’une seule structure, l’EM Normandie, dans laquelle j’ai voulu endossé des responsabilités plus managériales.

Comment avez-vous opéré ce changement ?

Le besoin d’infléchir ma carrière vers autre chose est né de l’impression d’avoir été au bout de mes possibilités en tant qu’enseignant-chercheur. J’avais cette envie de développer d’autres compétences comme ma capacité à gérer des projets, à manager, à accompagner. La dimension collective que cela recouvre m’attirait et m’attire d’ailleurs toujours beaucoup.

Durant cette phase, j’ai commencé par diriger 3 masters, ensuite je suis devenu directeur des programmes adjoint, directeur des programmes, directeur général adjoint. En l’espace de quelques années, j’ai réussi à consolider ma position en tant que membre de la direction. J’étais passionné par la diversité des sujets à traiter et à développer : par exemple l’internationalisation des parcours étudiant, le développement de la formation continue, le développement des programmes et l’innovation pédagogique. Aujourd’hui, 12 ans après ce virage vers des fonctions plus managériales, je continue de m’épanouir dans un poste de directeur général, à l’ISC Paris, où aucun jour ne se ressemble.

Quelle est votre définition de la fonction de directeur d’une grande école ?

La fonction de directeur consiste en premier lieu à se plonger dans beaucoup de dossiers, entre 15 et 30 différents par jour, je dirais. Une des clefs est de parvenir à rendre compatibles les décisions d’urgence avec une vision stratégique à long terme. Les dossiers à traiter impliquent des problématiques extrêmement plurielles : pédagogiques, académiques, commerciales en passant par des problématiques fiscales et juridiques, sans oublier des problématiques de représentation de l’école à l’extérieur.

En second lieu, une autre richesse de ce métier se trouve dans le grand nombre de parties prenantes avec lesquelles le directeur est amené à interagir.

    • Il discute au quotidien avec des salariés aux profils hétéroclites (professeurs, administratifs, commerciaux, etc.) mais aussi avec l’équipe de direction et régulièrement avec le conseil d’administration qui encadre et donne un suivi formel aux décisions de la direction.
    • La direction de l’école a aussi vocation à échanger avec les étudiants. Ces derniers la sollicitent à différents degrés. Nous recevons régulièrement les délégués de classe, mais aussi les dirigeants des entreprises étudiantes. Il s’agit aussi d’entretenir les relations avec nos alumni (ils sont 19,000!). C’est très important pour eux de nourrir la vie de l’école et de participer à son succès.
    • Il existe aussi tout un éventail de partenaires : universités à l’international et bien sûr de nombreuses entreprises. En tant que directeur général, je m’engage activement à explorer les opportunités de nouveaux partenariats et au développement de ceux déjà noués.
    • À un niveau institutionnel, je participe également à la bonne entente qui règne avec les directeurs des autres écoles, le SIGEM (dont je suis le président), les classes prépas, les accréditeurs, les organismes qui régulent l’enseignement supérieur, la CGE, et bien d’autres.
    Dernière partie prenante avec laquelle un directeur d’école de commerce interagit, la presse. Les écoles de commerce ne font pas tous les jours l’objet d’un titre dans la presse nationale généraliste. Pour autant, elles se trouvent être très suivi par la presse spécialisée dans l’enseignement. Je suis ainsi sollicité pour rendre compte des actualités de l’ISC Paris ou pour apporter mon expertise sur différents sujets et enjeux de l’enseignement supérieur. De ce fait, je réalise environ une interview par semaine.

Devant toutes ces parties prenantes, je dois garder à l’esprit que je suis un représentant de l’image de l’école et un porteur des messages que collectivement nous désirons faire passer.

Je doute qu’il y ait beaucoup de métiers qui collaborent avec autant des parties prenantes. D’ailleurs, quand je discute avec des chefs d’entreprise, ils sont souvent surpris par leur nombre, une dizaine par rapport à 3 ou 4 pour eux-mêmes. Cette diversité fait clairement partie de la richesse de mon métier.

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Qu’est-ce que vous plaît a l’ISC Paris?

Ce qui m’a donné envie de venir à l’ISC Paris, c’est le projet de cette école au sens large. Quand j’ai été contacté pour la rejoindre, j’ai rapidement eu conscience que l’école était dotée de tous les éléments, toutes les énergies pour réussir. Elle dispose, en effet, d’un grand potentiel de développement grâce à son histoire et son ADN, que j’ai vus comme autant de capitaux à exploiter et à faire fructifier. Mon analyse m’a conduit à penser que l’école avait probablement raté certaines opportunités pour mobiliser toutes ses ressources. Et en tant qu’économiste, j’ai pris cela comme un challenge. Il fallait accompagner l’école pour la conduire à la hauteur de ses possibilités.

J’ai plaisir à constater chaque jour la capacité de cette école à faire preuve de résilience, à être composée d’équipes très engagées qui partagent l’envie d’aller de l’avant. C’est un sentiment aussi très présent chez les étudiants et les alumni. Et cette envie collective fortifie ma motivation personnelle. Nous nous accompagnons mutuellement vers cet objectif commun. Aujourd’hui, après une année et demie ensemble, nous avons eu un nombre de succès qui confirme nos efforts.

Pendant cette période, nous avons accumulé des réussites collectives telles que des accréditations (AMBA, EPAS, etc.),
des labels (Bienvenue en France), des reconnaissances dans les différents classements presse, le lancement d’une nouvelle plateforme de marque et le développement du nouveau campus d’Orléans.

Nous cherchons encore à faire de l’ISC Paris un réfèrenten termes de programmes, de présence à l’international, d’innovations pédagogiques, de sensibilisation aux enjeux éthiques et de développement… Je dirais que nous avons beaucoup d’ambition, bien au-delà des attentes que les autres ont de nous. Je pense que nous nous sommes imposé notre propre paramètre de réussite pour ce défi et nous avons la conviction de pouvoir y arriver.

Quels conseils pouvez-vous donner à un étudiant qui vise un poste de directeur générale (au sens très large)

À partir du moment où on a cette aspiration de devenir CEO, je pense qu’il y a plusieurs points fondamentaux :

    • Avoir une forte capacité de travail. Il aura beaucoup de choses à faire, il n’est donc pas imaginable de s’engager à moitié.
    • L’envie d’être

leader

    • , la volonté de mener, de motiver des équipes, donc développer son sens du leadership. Même si aujourd’hui on co-construit les projets, il faut malgré tout avoir cette envie de se mettre en avant pour inspirer et guider les autres. Il est important de se sentir à l’aise avec l’idée d’être plus leader que suiveur.
    • Une qualité primordiale à avoir, c’est

la curiosité

    • . Je recommanderais de la développer, de se poser le plus de questions possibles, de beaucoup se renseigner, discuter et d’avoir

un bon réseau

    • . Cela permet de ne pas s’enfermer dans une réalité qui ne serait pas celle du marché.
    • Il faut aussi

des qualités de communicant

    • . Avoir envie de communiquer, de s’exprimer, de participer à des réunions. L’enseignement m’a été très utile en la matière. Si on n’a pas l’occasion d’enseigner, je conseillerais de travailler sa communication personnelle, afin d’avoir une certaine aisance à l’oral et en public.
    Bien sûr, être spécialiste de son domaine est un plus. Toutefois, ce n’est pas, à mon sens, absolument nécessaire si on possède les quatre qualités précédentes.