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Interview de Stéphanie Hublin-Besson, Talents Manager à l’ISC Paris

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Stéphanie Hublin-Besson, Talents Manager sur le Campus d’Orléans de l’ISC Paris, revient avec nous sur son parcours, les enjeux que revêtent son poste et sur les engagements qu’elle porte à l’école et au-delà !

Quel a été votre cheminement professionnel avant d’arriver à l’ISC Paris ?

À l’origine, je voulais être scientifique (mon père est chercheur en physique des matériaux). Je me voyais pharmacienne mais j’ai ensuite découvert la Finance. Etant très matheuse, j’ai adoré et j’ai poursuivi ces études jusqu’au master.

Ensuite, j’ai suivi des opportunités. Je me suis fait embaucher à la CCI du Loiret (Chambre de Commerce et d’Industrie). Là-bas, j’ai eu la chance de voir de nombreuses portes s’ouvrir, grâce à des mises en relations et au développement de mon écosystème professionnel.

J’ai eu aussi l’occasion de travailler à la DATAR (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale), en particulier sur un projet de création de clusters économiques. J’ai également collaboré à des projets européens liés au déploiement des nouvelles technologies.

Puis, les compétences de développement économique sont passées à la métropole d’Orléans, à sa création. La technopole d’Orléans (une technopole est responsable du déploiement des innovations et nouvelles technologies) m’a alors recrutée pour faire de la communication et par la suite pour manager des projets, notamment monter des programmes universitaires, obtenir la labélisation French Tech ou encore créer un tiers-lieu pour l’incubation des entreprises (qui deviendra le LAB’O).

Pouvez-vous nous parler un peu plus du LAB’O ?

Pour ce dernier projet, nous avons eu l’occasion de récupérer un ancien laboratoire pharmaceutique. La métropole nous a donné le challenge de réaménager cet endroit (plus de 14,000 m²), ce qui a pris deux ans. J’aime travailler avec d’autres personnes et équipes. Il faut dire que toutes mes expériences ont été très influencées par la collaboration. Et pour ce projet nous avons justement constitué des groupes de travail très divers qui ont touché à toutes sortes d’aspects : le design, les besoins, les partenaires, les soutiens aux futurs incubés, la communication des start-ups, les dossiers et procédures de sélection.

Dans le même temps la métropole a élaboré un projet pour encourager des écoles s’installer dans la région, notamment une école de commerce, une école des travaux publics et une école d’ingénieurs ou de technologie. Et finalement cela a été l’occasion de croiser la route et d’apprendre à connaître l’ISC Paris.  École que j’ai rejoint petit à petit, après un démarrage à mi-temps à partir de septembre 2019 et, j’ai à présent un poste à plein temps depuis juin 2020.

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La transition entre développement économique régionale et l’univers et celui de l’enseignement a-t-elle été facile ?

Oui puisque, pendant ces années, je donnais déjà, en parallèle de mon activité, des cours à la fac, en communication et en management de projet. Je connaissais donc à la fois le milieu de l’enseignement et son écosystème local.

Je pense que mes responsabilités sont bien en lien avec mes expériences. À l’ISC Paris, je suis aujourd’hui responsable des projets professionnels, de l’accompagnement des entreprises étudiantes et de nos profils atypiques, comme les sportifs de haut niveau, que j’accompagne directement dans leur parcours. Et c’est pour cela que mon poste s’intitule : “Talents Manager“, car j’ai justement la responsabilité de trouver et développer le talent de nos étudiants.

On vous décrit comme très intéressée par les thématiques de l’insertion et la diversité. Pouvez-vous nous en parler ?

Oui, ce sont des sujets importants qui m’intéressent beaucoup, en particulier le concept de mixité, sous toutes ses formes. Je m’investis, cependant, plus largement dans la mixité femme / homme.

Chez moi, cet intérêt s’est beaucoup construit par mon expérience de mère. Les questions et réflexions qui en sont nées m’ont incité, avec d’autres, à monter une association pour la mixité femme / homme.

Je me suis rendu compte, après mes congés maternité qu’on ne sensibilisait pas assez autour de ce sujet. Particulièrement quand j’ai dû monter une réunion avec la responsable d’égalité homme / femme, où j’ai appris beaucoup de choses. J’ai été choquée d’apprendre, par exemple, qu’il y avait seulement 28% de femmes chefs d’entreprise. À l’issue de cette réunion, nous avons été invitées par la direction à trouver des solutions.

À mon étonnement, la réaction de mes collègues n’était pas du tout celle à laquelle je m’attendais. Beaucoup de voix s’exprimaient pour dire que les femmes ne sont pas faites pour les projets de création, ou que leur place se trouve plutôt à la maison.

Cela a été le déclic pour aller encore plus loin et créer une association ?

En effet, par la suite, je suis allé voir d’autres chefs d’entreprise, une élue, une directrice d’école d’ingénieurs et des femmes à la tête des centres des jeunes dirigeants ou du MEDEF. Et on a décidé de commencer notre action par une exposition des photos afin de parler des « role models » de femmes que nous pensions pouvoir inspirer les jeunes filles. L’exposition s’est très bien passée et on a eu un bon retour presse. Les femmes qu’on avait prises en photo nous ont encouragé à aller plus loin.

Autour de nous les associations féministes n’étaient composées que de femmes. Il nous semblait important d’inventer quelque chose de différent, c’est pourquoi nous avons de monter une association féministe, centrée sur la mixité, qui soit aussi composée d’hommes. L’association Voy’Elles était née. À l’origine, nous étions 9, aujourd’hui nous sommes 70.

La vocation de  Voy’elles repose sur la sensibilisation des jeunes. De ce fait, nous avons demandé et obtenu un agrément du rectorat, afin d’intervenir, avec des ateliers dans tous les établissements de la maternelle au secondaire. Nous sommes d’ailleurs intervenu également à l’ISC Paris. Pour faire réfléchir les étudiants, nous avons évoqué un projet de loi fictif pour l’égalisation des salaires. Une loi qui donnait toujours 30% plus de salaires aux femmes. Point de départ propre à faire débattre les étudiants et leur montrer l’absurdité, par un effet de miroir, de la réalité.

Nous avons aussi travaillé avec des femmes et des chefs d’entreprise sur la création d’un réseau professionnel. Car, nous savons que le manque de réseau ou d’un écosystème explique beaucoup le manque d’opportunités professionnelles que rencontrent les femmes par rapport aux hommes. Autre volet de l’association, accompagner des femmes dans la négociation salariale.

Avez-vous un conseil pour les jeunes femmes qui voudraient avoir un parcours aussi riche que le vôtre ?

Oui, homme ou femme, c’est le conseil que je donne à mes enfants et à mes étudiants : “donne-toi les moyens de ton rêve !”