Enseignants et Recherche
Dans cette recherche, Nino Tandilashvili, enseignante-chercheuse à l’ISC Paris, et ses co-autrices, Manel Benzerafa-Alilat de l’Université Paris Nanterre et Marion Friscia de la cour des comptes s’intéressent à la diversification des activités de la Cour des comptes, qui fait partie des changements similaires observés dans le monde, et qui a eu l’impact important sur le rôle, les missions et le statut de cette institution.
Le terme « institutions supérieures de contrôle » (désormais ISC) désigne les organismes en charge de l’audit externe des finances publiques au sein d’un État ou d’une organisation internationale. Ces institutions jouent un rôle primordial dans la vie administrative et politique du pays. Ils veillent à la légalité, l’efficacité, l’efficience, l’économie et à la transparence grâce aux contrôles des actions publiques.
Le rôle et les missions des ISC, varient par pays selon le système politique et institutionnel de pays. Par exemple en France, la Cour des comptes est une institution indépendante qui se situe à équidistance entre le Gouvernement et le Parlement et est susceptible d’intervenir à la demande de l’un comme de l’autre en plus de travaux d’audit qu’il réalise de manière indépendante. En Royaume-Uni, le National Audit Office est davantage rattaché au pouvoir législatif et se positionne en tant qu’expert au service de celui-ci.
En fonction de leur statut juridique, de leur direction institutionnelle et de leur champ d’activité, les ISC sont généralement regroupées en trois catégories :
Créées pour s’assurer que les organes d’exécution agissent en respectant les textes en vigueur et qu’ils répondent de leurs actions devant les juridictions dédiées, les missions des ISC n’a cessé de s’élargir depuis les années 1980. Suivant des voies et des rythmes différents cette recherche montre des tendances communes parmi les changements réalisés dans différents pays.
La première tendance commune est l’augmentation du nombre d’évaluations ex-post, ce qui a donné lieu à de nouveaux régimes d’audit et de comptabilité plus compliqués et à une plus grande responsabilité (par exemple, c’était le cas en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, au Danemark). Deuxièmement, le renforcement du lien entre l’ISC et le Parlement (par exemple, en France et en Belgique) avec une plus grande implication dans le contrôle et l’évaluation des politiques publiques à la demande du Parlement. Troisièmement, la tendance à publier une gamme plus large de production d’audit et à construire une véritable stratégie de communication. Quatrièmement, et peut-être le plus important, l’introduction de l’audit de performance (AP) qui consiste à l’examen de l’efficacité et de l’efficience de la gestion financière.
Crée par l’empereur Napoléon Ier en 1807, la Cour des comptes est l’une des plus anciennes institutions de contrôle au monde. Cette institution du pouvoir impérial, avait pour mission essentielle de réaliser des audits financiers et de veiller au respect des règles comptables. Elle a évolué au fil du temps, et plus particulièrement depuis la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Elle est devenue une juridiction administrative indépendante du gouvernement et du Parlement, cette indépendance étant garantie par la Constitution.
Depuis la réforme constitutionnelle de 2008, la mission de la Cour est quadruple : contrôle juridictionnel, contrôle de la gestion, certification des comptes et évaluation.
Cet article souligne notamment la volonté de la cour des comptes de se moderniser et d’être plus ouverte au public. La cour des comptes reste un domaine inexploré par les chercheurs, car les publications sont exclusivement rédigées par ses propres membres ou se limitent à des méthodologies d’interview.
Une recherche académique plus approfondie utilisant des méthodologies plus diversifiées méthodologies pourrait permettre d’acquérir de solides connaissances sur processus de transformation et les méthodes de travail de l’institution.
La recherche qui aborde directement la question de l’utilisation des productions de l’ISC pour les personnes auditées, les parties prenantes et les partenaires directs partenaires directs (par exemple le parlement) pourrait aider la cour à améliorer la mise en œuvre de ses recommandations et à augmenter sa valeur ajoutée dans le processus de décision publique.