Pour moi, la pédagogie est la façon de favoriser et d’accélérer l’apprentissage chez les autres pour les aider à réussir dans leurs projets et leurs vies !
Pour la personne, ce serait Léonard de Vinci tant il a montré l’importance (d’apprendre à) connaître dans des domaines variés : de l’art jusqu’à la science. En plus, il a vécu près d’Orléans qui est mon campus de rattachement… ! Pour le film, ce serait Le discours d’un roi car il illustre parfaitement comment une personne, quel que soit son profil, peut aider les autres à s’améliorer et parfois à se révéler (mais je n’en dis pas plus pour ceux qui n’ont pas vu le film).
Bien que j’ai développé une spécialité dans les méthodes innovantes, la situation marquante a été pour moi… le Cours Magistral d’amphithéâtre. Ce type de cours m’a aidé à dépasser le fameux niveau de l’ignorance inconsciente (je ne sais pas que je ne sais pas) pour entrer dans celui de l’ignorance consciente (je sais que je ne sais pas) puis à évoluer vers les autres niveaux. Ce type de cours apprend aussi à suivre un propos pendant des périodes longues, à prendre des notes et à trier l’information : le CM n’est pas une forme d’apprentissage aussi passive qu’on l’entend parfois ! Je trouve que c’est une excellente façon d’acquérir des connaissances, qu’on peut appliquer en parallèle par des méthodes actives ou plus originales.
Construire sur l’expertise de l’ISC pour découvrir de nouvelles méthodes et évidemment en développer moi-même, avec comme logique de bien préparer les futurs acteurs de notre société. A mon sens, ceci implique de multiplier les moyens et les domaines d’apprentissage. Mélanger un CM avec un jeu d’entreprise, un TD avec de l’art et ainsi de suite, pour créer de multiples opportunités d’apprendre. En somme, continuer à explorer les moyens d’aider les autres à apprendre.
J’aimerais avoir un maximum d’opportunités d’apprendre en continu sur une multitude de sujets et par une myriade de moyens en bénéficiant des conseils d’experts pour m’orienter dans les possibilités. Je pense que la complexité du monde implique d’apprendre tout le temps, partout, toute sa vie.
En tant qu’enseignant, ma méthode de formation préférée n’est pas très originale puisqu’il s’agit de l’étude de cas. Même si j’apprécie de nombreuses autres méthodes (j’ai réalisé ma thèse de doctorat sur la formation par l’art que j’apprécie évidemment beaucoup !), je trouve que la méthode des cas prépare vraiment efficacement les étudiants car elle peut leur apporter à la fois savoir, savoir-faire et savoir-être.
Un article qui m’a marqué est celui publié en 2010 par Carney, Cuddy et Yap : « Power Posing: Brief Nonverbal Displays Affect Neuroendocrine Levels and Risk Tolerance » (dans la revue Psychological Science, 21(10): 1363–1368). Pour aller à l’essentiel, il s’intéresse à la façon de développer la confiance en soi par l’utilisation de comportements. L’article est assez éloigné de mes sujets de recherche mais il est célèbre car la vidéo TED qui lui correspond (par Amy Cuddy) a été visionnée des millions de fois (plus de 62 millions aujourd’hui !). Après avoir eu cet énorme « impact » auprès du grand public, l’article a généré un fort débat dans la communauté scientifique. Un bel exemple des interactions entre chercheurs et au-delà, de propositions audacieuses et de vives discussions scientifiques qui nous motivent sans doute souvent à nous engager dans une carrière de chercheur…
L’article le plus long à rédiger et publier est un article… pas encore publié car toujours en cours de développement ! Il a été présenté pour la première fois en colloque en 2020 après plusieurs années de travail et il est toujours en préparation pour être soumis à une (très bonne) revue pour espérer une publication. C’est un défi conceptuel conséquent qui illustre bien le temps que réclame souvent la recherche.
J’aimerais bien dîner avec Amy Cuddy qui est l’une des auteurs d’un des articles qui m’a le plus marqué en tant que jeune chercheur, à la fois à fort impact et source de multiples discussions dans la communauté académique. Après avoir été en poste dans de grandes universités, notamment à la Harvard Business School, elle a quitté les fonctions à temps plein dans le monde académique. J’aurais sans doute de nombreuses questions à lui poser sur sa carrière, sa vision des grands débats scientifiques, sa façon de mener une recherche à impact, et que sais-je encore…
A mes étudiants, je conseillerais de lire ce qui a été ma première publication : Flamand, G. 2019. L’apport de l’art pour la formation des managers du public. In O. Bachelard & D. Espagno-Abadie (Eds.), La formation professionnelle dans les services publics. Nouveaux enjeux, nouvelles pratiques: 123–128. Rennes: Presses de l’EHESP. C’est un chapitre d’ouvrage dans une collection très facile d’accès qui illustre bien comment la recherche peut venir nourrir la société. De plus, il peut donner aux étudiants qui le liraient des idées vraiment faciles à décliner dans une organisation.
Formation par l’art, apprentissage de la gestion, entrepreneuriat, identité, leadership
« De la musique avant tout chose… » (Verlaine). Une citation que j’aime en ce moment et même tout le temps !