Entreprises et Alumni
« Le jeu en vaut la chandelle ». C’est ainsi que démarre l’entretien avec Mélanie Delclos, Alumni 2013 de l’ISC Paris. La jeune femme née en 1990 fait partie des anciens qui ont choisi de bifurquer vers un parcours juridique après une première formation à l’ISC. Une démarche pas si rare et profondémment riche de sens.
Le ton est donné, comme une évidence. Le diplôme de l’ISC n’a pas vocation à permettre en lui-même d’embrasser une carrière d’avocat. Il apporte néanmoins des compétences qui se révèleront extrêmement précieuses pour finaliser sa formation. Si le futur avocat doit a minima justifier d’un Master universitaire, l’étudiant passé par l’ISC dispose de passerelles pour intégrer directement un M1 ou un M2.
« Nous sommes plusieurs étudiants au sein de ma promotion à avoir suivi ce parcours. A l’époque, l’accompagnement de notre responsable a été prépondérant, que ce soit dans l’encadrement du dossier ou dans la rédaction des lettres de recommandation » qui complèteront un dossier menant Mélanie à un M2 en droit fiscal de l’entreprise à l’Université de Toulouse.
Dans la ville rose, la jeune femme retrouve des étudiants qui portent déjà plusieurs années de formation en droit dans leurs bagages. Elle réalise pourtant rapidement que son cursus atypique, loin d’être pénalisant, lui apporte bien au contraire une approche de terrain précieuse.
« Un cursus comme le mien est atypique, mais il ne faut pas en avoir peur, nous sommes préparés à cela. En dépit de certains manques théoriques l’ISC Paris m’a permis d’acquérir une approche pratico-pratique qui est attendue en M2 », éclaire Mélanie. Passionnée, elle semble intarissable sur son parcours.
A l’époque, elle a mené de front son M2 et son année à l’Institut d’Etudes Judiciaires menant à l’examen préalable à l’entrée en Ecole d’avocat (« CRFPA »). « Cela demande beaucoup d’investissement, sans aucun doute. Mais lorsque tu as fait une prépa et l’ISC, tu y es bien préparé », rassure-t-elle. Mélanie cravache et refait rapidement son retard dans la maitrise des Codes civil et de Droit fiscal. « Il n’est possible de passer ce concours que 3 fois dans sa vie. Autant dire qu’il faut y être bien préparée ».
18 mois de formation suivront, composés d’un premier tiers théorique, suivi de deux stages, l’un hors cabinet pour diversifier son expérience, le second en cabinet d’avocat, une ultime étape qui prend souvent la forme d’un premier pied dans la carrière d’avocat. Le Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (C.A.P.A) couronne enfin ce parcours. « C’est un examen final auquel on est bien préparés. Le plus souvent, à ce moment-là, on commence vraiment à se projeter dans sa future collaboration et sa future vie ». Une collaboration qui prendra tout d’abord la forme d’une collaboration salariée au sein du réseau Deloitte (TAJ, Société d’Avocats) puis celle, quelques années plus tard, d’un quotidien libéral au sein du Cabinet Racine.
Ce qui frappe chez Mélanie, c’est l’attention portée aux détails et à la relation avec son client : « La confiance, c’est l’une des clés ». L’avocat joue un rôle de conseil, à travers une mission ultime « transformer des éléments complexes en une analyse simple ». On ne s’y trompe pas, l’entretien avec Mélanie est fluide, clair, agréable. « J’adore mon métier » répètera-t-elle à plusieurs reprises. « On est amenés à s’intéresser à des sujets très divers », confie Mélanie qui, grâce à sa profession, a notamment découvert le ballon rond alors qu’elle était initialement davantage sensible à la balle ovale. La curiosité, l’ouverture, une démarche essentielle pour appréhender l’intégralité des enjeux, cerner les attendus de son client. « La lecture des journaux du matin, c’est une nécessité. Et un plaisir finalement ». Lire la presse spécialisée, les newsletters thématiques, autant de moyens d’enrichir son approche des textes, de parfaire son appréhension d’un sujet.
Alors que Mélanie termine son café, elle conclut dans un sourire entendu : « quand on est avocate il faut savoir prendre de la hauteur et mobiliser son expertise. Ça tombe bien, c’est ce que l’on apprend à l’ISC. »